Calcul dynamique vs calcul statique

ACV Dynamique vs ACV Statique : Comprendre les Différences

L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est une méthode incontournable pour évaluer l’impact environnemental des matériaux et des bâtiments. Avec la RE2020, l’introduction de l’ACV dynamique a permis une prise en compte plus fine et réaliste des émissions de gaz à effet de serre (GES), en intégrant les variations temporelles. Voici une analyse des différences fondamentales entre l’ACV statique et l’ACV dynamique.

1. ACV Statique : Une vision simplifiée et uniforme

Dans l’ACV statique, utilisée notamment dans le cadre du label E+C-, les calculs reposent sur des hypothèses simplifiées :

• Impact indépendant du moment d’émission : Une tonne de CO₂ émise aujourd’hui ou dans 50 ans est considérée avec la même intensité climatique.
• Absence de pondération temporelle : Les émissions temporaires (par exemple, celles stockées dans des matériaux biosourcés) ne modifient pas l’impact final.
• Impact constant : Les émissions sont mesurées uniquement en kgCO₂e, sans prise en compte de l’évolution temporelle de leur effet sur le climat.

Bien que simple, cette approche limite la précision des résultats et ne reflète pas les dynamiques climatiques à court terme.

2. ACV Dynamique : Une approche temporelle innovante

L’ACV dynamique, introduite par la RE2020, propose une méthode plus précise et adaptée aux enjeux actuels :

• Pondération temporelle : Les émissions sont évaluées en fonction de leur année d’occurrence. Plus une émission est précoce, plus son effet sur le climat est fort, ce qui encourage la réduction des émissions immédiates.
• Stockage temporaire du carbone : Les matériaux biosourcés (comme le bois) bénéficient d’une réduction d’impact grâce à leur capacité à stocker temporairement du CO₂ pendant leur cycle de vie.
• Traitement spécifique des fluides frigorigènes : En raison de leur potentiel de réchauffement global élevé, les fluides frigorigènes sont intégrés avec des coefficients spécifiques, reflétant leur impact différencié.

3. Comparaison des ACV Statique et Dynamique

4. Exemple fictif: Cas d'une poutre en bois

L'exemple permet de visualiser l'impact de la pondération sur la prise en compte de la fin de vie. Une des caractéristiques du bois, ou des matériaux biosourcés, est de capter du CO2 pendant sa croissance, le bilan carbone au début de cycle de vie est donc très favorable (émission négative dans l'exemple). Ce CO2 capté est stocké dans le bâtiment pendant sa durée de vie puis est relargué en grande partie dans l’environnement en fin de vie du produit d’après les hypothèses des données environnementales. 

Au global, l’impact sur le changement climatique de la poutre en bois apparaît bénéfique après prise en compte de la temporalité des émissions. Pour les composants dont l’émission principale a lieu en début de vie, l’approche dynamique donne un résultat très proche de l’approche statique, c’est le cas de l’acier, du béton, et bien d’autres composants dont le processus de fabrication est énergivore.

5. Pourquoi l’ACV Dynamique est-elle Préférée dans la RE2020 ?

L’ACV dynamique est devenue la norme dans la RE2020 pour plusieurs raisons clés :

• Précision accrue : Elle intègre les réalités temporelles des émissions, offrant une évaluation plus proche des impacts réels sur le climat.
• Priorisation des actions climatiques : En pondérant les émissions selon leur occurrence, elle incite à réduire les émissions à court terme, cruciales pour limiter les hausses de température.
• Encouragement à l’innovation : Elle valorise les matériaux durables et les technologies bas carbone, favorisant ainsi l’adoption de pratiques constructives plus respectueuses de l’environnement.